Orphelin à jamais

Un jour de 1854, un jeune 嶰olier de sept ans rentre ?la maison. Tout content, il pr廥ente ?sa m鋨e un pli ferm?que le directeur de l'彋ablissement lui a remis. La m鋨e ouvre le papier et des larmes jaillissent de ses yeux. Le gar蔞n, curieux, demande ?sa m鋨e ce que dit le papier. Elle lui r廧ond alors: ton fils est trop intelligent pour suivre les cours de notre 彋ablissement. Nous vous demandons de lui donner des cours ?domicile. La m鋨e entreprend alors ?donner des cours ?son fils. Pendant son temps libre, l'enfant part vendre des journaux pour aider sa m鋨e. ?sa mort, il continue comme autodidacte. Cet enfant, c'est Thomas Edison, le grand inventeur prolifique am廨icain. Il est ?l'origine de l'幨ectricit?dont les laboratoires d廧oseront 1074 demandes de brevets. Un jour, il ouvre le vieux coffre o?sa m鋨e entreposait ses bijoux. Il tombe alors sur le papier que l'嶰ole lui avait remis des d嶰ennies plus t矌. Le papier disait: votre fils est en grand retard et ne peut suivre les cours de notre 彋ablissement. Veuillez lui donner des cours ?domicile.

En parfait autodidacte, Thomas Edison lisait beaucoup. Il fr廦uentait la biblioth鋂ue de Detroit aux 尒ats-Unis et dira plus tard de ses lectures: Si mes souvenirs sont exacts, je commen蓷is par le premier livre du rayon du bas pour d憝orer ensuite tout le reste, l'un apr鋊 l'autre. Je n'ai pas lu quelques livres; j'ai lu la biblioth鋂ue enti鋨e. Sans sa m鋨e, qui s'est sacrifi嶪, cet enfant aurait peut-皻re fini sa vie autrement. Je me souviens encore de ma m鋨e, la nuit, ?la lumi鋨e de la lampe ?p彋role ?Balbala, m'initiant ?la langue somalie qu'elle ma褾risait bien. Beaucoup d'entre nous ont vu leur m鋨e se lever avant l'aube pour aller vendre des beignets ou des galettes pour nous envoyer ?l'嶰ole. Nous sommes tous des Thomas Edison, mais nous ne le savons pas!

J'ai 嶰rit ce livre en ce mois de juin 2018 alors que l'彋?commence ?s'installer ?Montr嶧l. Un jour que je me rendais quelque part en ville, j'ai pris le bus. Je suis debout, comme d'autres hommes. Nous avions c嶮?nos places ?des femmes et des vieillards. Une jeune femme monte alors dans le bus, poussant un b嶵?dans une poussette. ?ma droite se trouve l'emplacement pr憝u pour les personnes 殟嶪s, les handicap廥 et les poussettes des nourrissons. Les si銶es rabattables sont tous occup廥 par de vieilles personnes. La jeune femme va droit sur eux et leur ordonne de lib廨er la place parce qu'elle a une poussette. Les vieillards malentendants se regardent, mais ne bougent pas. Elle leur parle fort avec une certaine irritation dans la voix.

Une jeune femme ?ma gauche r嶧git. Elle est outr嶪 que l'on veuille demander ?des vieillards de c嶮er la place, qui plus est de se mettre debout dans un bus qui roule ?toute allure. Une violente joute de mots s'ensuit entre les deux jeunes femmes. La m鋨e r廧鋈e haut et fort qu'elle est dans son droit. La sc鋝e se passe devant moi. Je regarde les dames se quereller, mais je ne les entends presque plus. Mon esprit est ailleurs. Il est sorti du bus. Il a vol?vers l'Afrique pour retrouver celui de ma m鋨e. Cette femme si humble, si simple dans la vie et dans les relations humaines. Qu'aurait-elle pens?de cette altercation? ?qui aurait-elle donn?raison? Aurait-elle accept?que l'on d嶲age des vieillards pour le confort d'un b嶵? Une seule phrase revient sans arr皻 dans mon esprit: Maman, si tu 彋ais encore l?...
Au fond de moi, je suis convaincu qu'elle ne serait pas de cet avis. Pour elle, chaque personne a sa place et son r犨e dans la vie, m瘱e le vieillard. Quand elle me voit regarder un vieil homme d'un air de d嶮ain, elle m'a toujours dit: ninkan dhaceed aragtaa marbu dhumuc laha (ce vieux monsieur que tu vois 彋ait fort ?une 廧oque).